PUBLIC CONCERNÉ

Chercheurs CNRS et non CNRS et les professionnels de gestion des risques et situations sanitaires exceptionnelles dans les organisations territoriales (ARS, collectivités locales), dans les établissements sanitaires (hôpitaux).

 À partir de quels constats, analyses, diagnostics ce public est-il ciblé ?

La recherche en France en matière de « gestion des risques » reste encore relativement « compartimentée » par catégories de risques et par milieux (catastrophes naturelles, en montagne, en milieu marin, en bordures littorales ; catastrophes technologiques sur les sites d’activités industrielles, nucléaires) ou par catégories de facteurs de risques (chimiques, physiques, biologiques). Ces domaines d’intervention mobilisent plus généralement les sciences de l’ingénieur, et dans le cas des risques sanitaires les professionnels des sciences médicales. En outre, les Sciences Humaines et Sociales sont associées aux travaux de recherche sur la perception sociale des risques, sur la gestion des risques pour la conduite d’enquêtes (socio-anthropologiques), sans toutefois en assurer le pilotage. Or la construction des modèles de description, de prévision, voire de gestion de situations critiques sans disposer de données sociales, économiques et comportementales ne peut assurer fiabilité et pertinence dans l’usage de ces modèles. Il a pourtant été reconnu la place des sciences cognitives voire neuro-cognitives dans les recherches fondamentales en situation de crise (Jean-Pierre Dupuy, Olivier Sibony, Brigitte Chamak). Mais il semble que les SHS soient encore trop peu présentes dans l’analyse des organisations face aux situations critiques, sur les processus de décision dans l’urgence, dans les modèles de prévention des situations sanitaires exceptionnelles. S’ouvre alors un champ de recherche interdisciplinaire (sciences de gestion, sciences politiques, sociologie, anthropologie, sciences de l’environnement et des interactions sociétés humaines-milieux).

Dès lors, l’école thématique ETICS repose sur ce constat d’un espace vacant de recherche quant aux modèles et processus de modélisation et de gestion des situations critiques, en particulier les situations sanitaires exceptionnelles. Le contexte actuel, du fait de la pandémie du Coronavirus (Covid19), auquel viennent s’ajouter les enjeux liés au changement climatique et les impacts attendus (directs et indirects) sur les territoires, les établissements humains et les populations, porte à considérer cette école thématique comme initiatrice d’un champ exploratoire de recherche. Enfin, il s’agit d’appréhender de façon systémique les situations critiques qui elles-mêmes sont systémiques.